Le théâtre participatif
Scénario d’animation théâtrale par Luc Boulanger
La préparation
- L’animateur doit être sûr de lui ou, du moins, en avoir l’air. Les participants vont se laisser facilement diriger par quelqu’un qui sait où il va.
- L’animateur connaît bien son histoire. Comme il a beaucoup d’éléments à gérer, il ne doit pas perdre de temps à chercher ses mots. Son esprit est disponible.
Conseil : On peut avoir avec soi un aide-mémoire pour les premières fois, mais il faut éviter de trop s’y fier. - La disposition des spectateurs doit être adéquate. Vous devez être bien vu et bien entendu.
Conseil : À votre arrivée, si vous constatez que la disposition de la salle ou du public n’est pas à votre avantage, n’hésitez pas à effectuer des correctifs. - Posez-vous la question à savoir si vous aurez besoin d’une sonorisation. Pour les petits groupes, il est agréable d’animer sans amplification, mais aussitôt qu’il risque d’y avoir des interférences sonores, il est préférable d’utiliser un micro. Dans ce cas, un micro sans fil que l’on peut manipuler aisément est idéal. On pourra ainsi se déplacer facilement et tendre le micro aux participants lorsqu’ils lancent leurs répliques.
Conseil : Trop souvent, nous avons vu des activités bien préparées rater leur cible à cause d’une mauvaise sonorisation.
Truc : Utilisez un assistant ou une personne du public qui aura le rôle de perchiste ou de « pied de micro ». - Pour ce qui est du matériel, cette activité peut se faire sans aucun accessoire. Toutefois, des éléments de costumes comme des chapeaux, des perruques ou des capes, ajoutent une touche visuelle. De plus, cela aide à identifier les personnages. Le matériel utilisé ne doit par contre jamais être encombrant ni ralentir l’action.
Truc : En mettant une perruque sur la tête d’une personne chauve, vous obtiendrez toujours une forte réaction.
Autres éléments de la préparation (disponibles dans la version complète du texte)
- Le principe
- Le prétexte
- Choisir les participants
- Jeux pour réchauffer le public
- Les participants difficiles
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Scène 1 : Le méchant et sa servante
Metteur en scène : Je vais vous raconter une histoire qui se déroule sur une planète lointaine où règne un méchant empereur. Pour incarner cet empereur, j’ai besoin de quelqu’un qui a beaucoup de présence et qui peut avoir l’air méchant.
Metteur en scène au public : Est-ce que vous trouvez notre méchant à l’air assez méchant ?
Le public invariablement : Non !
Metteur en scène : Il faut essayer d’être plus méchant.
La personne qui incarne le méchant tente d’en rajouter.
Metteur en scène au public : Est-ce que vous trouvez que c’est suffisant ?
Le public : Non !
Metteur en scène : Je crois que nous allons t’aider. Tu vas nous faire un gros » Ah ! Ahhh! » de la manière la plus méchante possible et vous, le public, à chaque fois qu’il va faire son » Ah ! Ahhh! « , vous devrez trembler de peur et dire, tous ensemble » Ouh! « . C’est entendu ?
Le public : Oui !
Le metteur en scène demande au méchant de dire « Ah ! Ahhh! » à plusieurs reprises. Le public doit toujours répondre par « Ouh! ».
Metteur en scène : Parfait ! Nous sommes maintenant prêts à commencer. Le jour se lève sur le château du méchant. Il est à sa fenêtre en train de faire sa gymnastique du matin.
Le méchant doit faire un peu de gymnastique.
Metteur en scène : Le méchant pousse alors son premier « Ah ! Ahhh! » de la journée.
Le méchant s’exécute et le public répond.
Metteur en scène : Le méchant dit alors
Méchant : Où est ma servante ? Je veux ma servante !
Le metteur en scène va se choisir une servante parmi les spectateurs. Il la coiffe d’un chapeau de servante.
Metteur en scène : La servante répond avec une petite voix tremblotante
Servante : Je suis là, maître !
Metteur en scène à la servante : Tes jambes doivent trembler car tu as très peur du méchant.
La servante répète en tremblant : Je suis là maître !
Méchant : C’est bien, j’aimerais connaître ce qui s’est passé dans mon royaume dernièrement ?
Servante : Oh maître ! J’ai de mauvaises nouvelles.
Méchant : Ah ! Ahhh!
Le public : Ouh!
Méchant : Quelles sont ces mauvaises nouvelles ?
Servante : Il y a votre fils qui a brisé sa bicyclette intergalactique en frappant un astéroïde.
Il est fort probable que la servante ait quelques difficultés à répéter cette réplique. Ce qui fera rigoler le public. Le metteur en scène l’aide en lui faisant répéter en deux segments.
Méchant : Pour le punir, qu’on le jette en prison.
Servante : Oh Maître ! Comme vous êtes méchant !
Méchant en se frottant la bedaine : Merci beaucoup !
Servante : J’ai une autre mauvaise nouvelle.
Méchant : Ah ! Ahhh!
Le public : Ouh!
Méchant : Quoi encore ?
Servante : Votre fille a été demandée en mariage.
Méchant : Il n’en est pas question. Enfermez-là dans la tour du donjon.
Servante : Oh Maître ! Comme vous êtes méchant !
Méchant en se frottant la bedaine : Merci beaucoup ! Maintenant, laissez-moi !
Servante : Très bien maître.
Le metteur en scène demande à la servante de rester en retrait. Elle va revenir pour le salut final.
Scène 2 de ce scénario d’animation théâtrale : Le bon et la bonne
Metteur en scène : Il est temps de faire connaissance avec les bons de l’histoire. Le méchant, en attendant, tu vas t’asseoir sur ton trône.
Le metteur en scène prend une chaise et le méchant y prend place.
Metteur en scène : Pour être certain que le méchant ne bouge pas, nous allons le mettre sur » pause « . Je vais compter » Un, deux, trois » et tout le monde va dire » pause « . À partir de ce moment, il ne doit plus bouger.
Le méchant reste donc en retrait, immobilisé sur sa chaise.
Metteur en scène : Il y a un bon et une bonne dans cette histoire. Je vais donc avoir besoin de deux personnes.
Le metteur en scène choisit deux personnes. Il leur donne des accessoires ou des éléments de costume. Le bon se place d’un côté du metteur en scène, la bonne, de l’autre. Ils font bien sûr face au public.
Metteur en scène : Mesdames et messieurs, je vous présente le bon et la bonne de l’histoire. Veuillez saluer le public.
Ils saluent le public qui répond par des applaudissements.
Metteur en scène : Le bon et la bonne marchaient gaiement.
Ils doivent donc marcher gaiement tout en restant sur place.
Metteur en scène : Tout à coup, le bon se met à sangloter.
Le bon sanglote.
La bonne : Mais, qu’est-ce qui ne va pas ?
Le bon : C’est à cause du méchant.
La bonne : Encore lui, qu’a-t-il fait ?
Le bon : Il ne veut pas que je marie sa fille. Il l’a enfermé dans un donjon.
La bonne : Il faut aller la délivrer.
Le bon de façon mélodramatique : Mais, je ne sais pas comment. Ah ! Comme j’ai de la peine !
Metteur en scène : Alors, la bonne a une idée. Une petite ampoule apparaît au-dessus de sa tête. Je vais dire « Un, deux, trois » et tout le monde va répondre « Tinc » qui est le bruit de l’ampoule qui s’allume.
La bonne : J’ai une idée, allons voir la sorcière, elle pourra sûrement nous aider.
Metteur en scène : Le bon et la bonne courent jusqu’à la maison de la sorcière.
Le bon et la bonne courent sur place.