Le bon roi Richard Coeur-de-Pomme
Pièce de théâtre conte médiéval de Luc Boulanger
Les personnages
Le roi Richard : gentil et naïf
Ulric : Chef de la garde du roi, fidèle et sans reproche
Génius : Chevalier de la garde, dévoué
Griselda : Mage, astronome et conseillère du roi
Bélinda : Membre de la cour du roi, mais secrètement affiliée à la méchante Morgana
Morgana : Méchante sorcière qui veut s’emparer de la couronne
Détritus : Apprentie un peu lente de Morgana
Ultimo : Chevalier au service de Morgana
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Une pièce qui rappelle l’univers fantastique des chevaliers de la Table ronde ou du Seigneur des anneaux dans une formule bien adaptée aux jeunes.
Scène 1 : Ulric et Génius
Ulric et Génius arrivent en discutant.
Ulric : Tu sais mon fidèle Génius. Je suis un peu inquiet.
Génius : C’est vrai ?
Ulric : C’est le roi, j’ai peur que des gens à l’influence mauvaise tournent autour de lui.
Génius : C’est vrai ?
Ulric : J’ai l’impression que sa majesté ne nous aime plus autant.
Génius affirmatif cette fois : C’est vrai !
Ulric : Pourtant, nous sommes prêt à donner nos vies pour lui. Nous avons guerroyé jusqu’aux confins des terres connues pour étendre son honneur et sa gloire. J’ai moi-même affronté et vaincu le dragon pour protéger le pays.
Génius encore plus affirmatif : C’est vrai !
Ulric : Faudra t-il en faire davantage ?
Génius : C’est vrai !
Ulric : Mais, tu ne sais pas dire autre chose.
Génius : C’est vrai !
Ulric : Pauvre Génius. Tu n’es pas très bavard, mais tu es un fidèle compagnon.
Génius : C’est vrai !
Ulric : Viens, allons à l’auberge pour nous rassasier et boire un peu. Nous pourrons ainsi oublier ces tracas.
Génius et Ulric ensemble : C’est vrai !
Ulric prend Génius par l’épaule. Ils sortent.
Scène 2 de cette pièce de théâtre conte médiéval: Le roi et Bélinda
Le roi arrive seul.
Richard : Ah comme il est difficile de régner. Il faut administrer, gérer, rendre la justice et faire la guerre. Mais, serait-il possible de trouver un pays où les gens s’aideraient mutuellement au lieu de se jalouser ? Si j’avais eu le choix, je serais devenu jardinier. J’aime les fleurs. Elles sont belles et tranquilles. Mais, je suis fils de roi. Je suis né pour porter une couronne, telle est ma destinée, non d’une pomme.
Bélinda arrive furtivement en regardant un peu partout.
Bélinda : Sir, je m’excuse d’interrompre le cours de vos pensées. Puis-je m’adresser à vous ?
Richard : Le premier devoir d’un monarque est d’être au service de ses sujets, surtout les sujets aussi agréables que vous.
Bélinda : Vous êtes plaisant sir. J’ai une information de première importance.
Richard : Quelle est-elle ?
Bélinda : On dit que dans votre garde personnelle, on fomente la révolte.
Richard : Il s’agit simplement de ouï-dire.
Bélinda en tournant autour du roi : Méfiez-vous, les rumeurs lorsqu’elles sont persistantes s’avèrent trop souvent véridiques.
Richard : J’ai l’habitude de m’en tenir aux faits, mais je vais y songer. Maintenant, laissez-moi !
Bélinda : Certainement sir. Et n’oubliez pas que je vous suis entièrement dévouée.
Richard : Merci, j’apprécie beaucoup.
Bélinda part aussi rapidement qu’elle était venue.
Richard pour lui-même : Il y a tellement de rumeurs qui circulent que je ne sais plus où donner de la tête.
Scène 3 de cette pièce de théâtre conte médiéval : Le roi et Griselda
Griselda arrive avec une valise remplie de feuilles et de potions.
Richard : Vous êtes déjà là ?
Griselda : Mais, c’est déjà l’heure votre majesté. Vous n’avez pas entendu les cloches de la cathédrale sonner la dixième heure du jour.
Richard : Pardonnez-moi. Je songeais à mille et un problèmes.
Griselda en sortant un flacon : Vous avez peut-être besoin d’une de mes préparations à base de fenouille et d’extrait de limace qui a la faculté d’éclaircir les esprits embrouillés.
Richard : Je ne sais pas.
Griselda : J’ai aussi concocté une nouvelle potion à partir de trèfles à quatre feuilles qui laisse planer autour de vous une odeur de chance sans pareil.
Richard : Vous ne pourriez pas fabriquer une potion qui rende les gens gentils, qui éliminerait toute malice ?
Griselda : Malheureusement, votre majesté, je ne connais aucun mage, aucun druide assez savant pour préparer une telle potion. La méchanceté des hommes est tellement complexe. Elle est trop difficile à contrôler. Par contre, le mal est si facile à reproduire.
Richard : Voilà un constat déplorable, mais réaliste. Il n’y a donc rien à faire ?
Griselda : Nous pouvons tout de même prévenir en nous fiant à la sagesse des astres. En connaissant l’avenir, nous pouvons parer les mauvais coups du destin. J’ai justement préparé votre carte du ciel.
Griselda sort un parchemin qu’elle tend au roi. Celui-ci regarde avec attention.
Richard : Je ne comprends toujours pas comment cela fonctionne.
Griselda : Regardez, c’est très simple. Le lion est dans l’hypoténuse entre Mars et Jupiter, alors que Vénus traverse le cadran de la voie lactée ce qui forme un triangle isocèle.
Richard : Et alors ?
Griselda : Le triangle est le symbole du conflit. Jupiter, le roi des dieux, c’est vous. Mars représente la guerre et Vénus est une femme qui tente de tracer une voie vers le lion, c’est-à-dire la couronne.
Richard : Vous voulez dire que quelque part une femme se préparer à s’emparer du trône.
Griselda : Exactement.
Richard : Encore de mauvais augures. Je suis fatigué de cela.
Griselda : Vous devez me croire votre majesté, le ciel ne ment jamais.
Richard : Mais ce qu’il nous dit est tellement vague et flou.
Griselda : Une menace vous guette, j’en suis certaine.
Richard : Vous étiez aussi sûre de vous lorsque vous avez prédit que la lune tomberait sur notre royaume aux premières neiges de l’hiver.
Griselda : Oui, j’avais fait de mauvais calcul. Elle va tomber dans mille ans. Mais, cette fois-ci, je suis persuadée d’avoir raison. J’ai tout vérifié. Il faut avoir confiance en moi.
Richard : Je vais y réfléchir.
Griselda : Je dois vous quitter votre majesté. J’ai un rendez-vous avec l’archiduc du comté du Boeufbraisé. Il a besoin d’entrailles de poulet séché pour prévenir ses problèmes gastriques.
Richard : Je vous donne votre congé.
Griselda : Merci sir et prenez bien le temps d’étudier ma carte.
Griselda part et le roi s’assoit quelques instants pour observer la carte, mais finit par s’endormir avec la carte dans les mains. Bélinda passe et aperçoit le roi. Elle s’assure que personne ne la regarde et subtilise la feuille. Elle repart. Le roi se réveille subitement en se demandant ce qui se passe. Il se lève et sort. Fin de la scène de cette Pièce de théâtre conte médiéval.
Scène 4 : Morgana, Détritus, Bélinda et Ultimo
Détritus arrive et baille un peu. Elle s’installe en avant de la scène et s’endort. Morgana arrive à son tour et aperçoit son apprentie.
Morgana : Détritus ! Détritus !
Détritus se réveille subitement.
Morgana : Tu es encore en train de dormir, vilaine paresseuse.
Détritus : Mais madame, vous me donnez tant d’ouvrages que je n’ai pas assez de la journée pour tout faire. Je dois travailler jusque dans la nuit.
Morgana : Je n’ai pas le temps d’entendre tes plaintes. Est-ce que tu as nettoyé la cheminé ?
Détritus : Oui, madame.
Morgana : Brossé les chevaux ?
Détritus : Oui, madame.
Morgana : Nourri les grenouilles ?
Détritus : Oui madame et j’ai même pris de l’avance en lavant les planchers et en astiquant votre balai magique. Je pense donc que je mérite une petite sieste.
Morgana : Nous, les méchants, nous n’avons pas le temps de nous reposer. La conquête du royaume est un travail de longue haleine. Maintenant, va chercher mon chaudron, nous allons préparer une mixture magique qui nous aidera à parvenir à nos fins.
Détritus : Tout de suite, madame.
Détritus va chercher une table et un chaudron.
Morgana : Parfait. Enmène-moi le venin de vipère écrêmé.
Détritus réfléchit un peu et part chercher le flacon demandé. Elle revient avec.
Détritus : Voilà !
Morgana : Non, crétine, ça c’est la riboflavine de potassium. J’ai demandé le venin de vipère écrémé.
Détritus : Il est de quel couleur ce venin ?
Morgana : Il est noir.
Détritus : Ah bon !
Détritus sort et revient avec le bon flacon.
Morgana : Enfin ! Maintenant, va me chercher la poudre de perlinpinpin.
Détritus : Elle est bleue, je crois ?
Morgana : C’est ça, dépêche-toi. On n’a plus les apprenties qu’on avait.
Détritus sort et revient avec la poudre de Perlinpinpin. Morgana la mélange au reste. Tout d’un coup, Bélinda arrive avec la carte du ciel entre les mains.
Morgana : Qu’est-ce que tu fais ici,toi. Tu devrais être au château avec le roi.
Bélinda : Je sais ma soeur, mais j’ai mis la main sur un document qui risque de vous intéresser.
Bélinda donne la carte à Griselda.
Bélinda : C’est la carte du destin du roi dessinée par Griselda.
Morgana : Ah ! Cette satanée Griselda ne se fatigue donc jamais. Elle met toujours tout en oeuvre pour contrecarrer mes plans.
Bélinda : Comme vous pouvez voir, le roi est au courant qu’un coup d’état se prépare.
Morgana : Oui, mais il ne sait pas quand et qui !
Bélinda : Il faut quand même être prudentes.
Morgana : Tu as raison. Il faut agir rapidement. Tu dois immédiatement retourner au château et assure-toi que personne ne s’aperçoive de ta visite. Je te ferai parvenir de l’information par courrier.
Bélinda : Je m’en retourne tout de suite. Un jour le royaume sera à nous et notre mère brûlée pour sorcellerie sera vengée.
Morgana : Ce jour est proche. Allez part.
Bélinda s’en va.
Détritus : Quelle va être votre nouvelle tactique, madame ?
Morgana : Toi, ne te mêle pas de ça ! Va me chercher le chef de ma garde.
Détritus : Tout de suite.
Cependant,Ultimo arrive avant que Détritus parte.
Ultimo : Je suis là, prêt à vous servir.
Morgana : Toujours aussi rapide.
Ultimo : Rapide, fort et efficace.
Fin de la scène disponible avec la version payante.
Scène 5 de cette pièce de théâtre conte médiéval: Ulric, Génius et Détritus
Détritus arrive avec un panier de parchemins.
Détritus : Voilà encore que je me ramasse encore avec le sale boulot. Il faut que je distribue du courrier, mais ma maîtresse ignore que je ne sais pas lire. Elle ne doit pas le savoir, sinon elle va me jeter à la rue.
Ulric et Génius entrent en scène.
Ulric : Ce repas était des plus copieux, tu ne penses pas mon cher Génius.
Génius : C’est vrai.
Détritus se dirige vers les deux hommes.
Détritus : Messieurs Ulric et Génius.
Ulric : C’est nous.
Génius : C’est vrai.
Détritus : J’ai du courrier pour vous.
Ulric : Merveilleux, j’adore recevoir des nouvelles. C’est peut-être une de mes lointaines conquêtes amoureuses qui m’écrit pour m’avouer son ennui.
Génius : C’est vrai.
Détritus : Alors voilà.
Détritus donne un parchemin à chacun. Les hommes ouvrent les missives.
Détritus : Moi je vous laisse si je veux terminer ma tournée rapidement pour pouvoir me reposer ensuite.
Ulric : Allez, merci.
Détritus s’en va. Ulric et Génius lisent les parchemins et respirent les graines de la discorde. Tout d’un coup Ulric jette le parchemin par terre.
Ulric : Ce n’est qu’une vulgaire publicité.
Génius : Aie, ne jette pas ce parchemin par terre.
Ulric : Et pourquoi ?
Génius : Tu souilles la terre du roi.
Ulric : Je fais ce que je veux, quand je veux.
Génius : Pas avec moi.
Ulric : Prend garde, je suis ton supérieur.
Génius : Tu n’es qu’un minus.
Ulric : Avorton, tu te mets à parler maintenant.
Génius : Si je ne parlais pas, c’est que je ne voulais pas te dire que tu es un salaud.
Les deux hommes dégainent leur épée et se confrontent la lame sous la gorge. Le roi arrive à ce moment.
Richard : Messieurs, que faites-vous ?
Génius : Je vais donner une leçon à ce blanc bec.
Ulric : C’est de l’insubordination ! Sir, punissez-le.
Richard : Calmez-vous. Il s’agit sûrement d’un incident sans gravité.
Génius : Ce traître souille votre royaume avec les parchemins qu’il jette sur votre sol.
Richard : Allons, ce n’est pas un crime de lèse-majesté.
Génius : Il mérite la potence.
Richard : Cessez ces accusations et rentrez chacun chez-vous. Nous rediscuterons de ça plus tard.
Les deux hommes se regardent toujours.
Richard : Allez, c’est un ordre.
Ulric et Génius se séparent et partent chacun de leur côté en se regardant.
Richard : Comme cela est surprenant, mes deux meilleurs hommes qui se querellent. La rumeur d’une révolte est peut-être fondée. Je sais ce que je vais faire pour les punir. Je vais les envoyer guerroyer vers les lointaines frontières du royaume. Ainsi, ils ne me causeront pas d’ennui.
Richard sort en se grattant la tête. Fin de la scène de cette pièce de théâtre conte médiéval.
Scène 6 : Détritus, Bélinda et le roi
Détritus revient.
Détritus : Bon, il ne me reste plus que deux parchemins à distribuer avant de pouvoir piquer un petit somme.
Bélinda arrive.
Détritus : Mme Bélinda, je dois vous donner des nouvelles de votre soeur.
Bélinda : Enfin, je commençais à m’inquiéter.
Détritus : Son nouveau plan est expliqué dans ce parchemin.
Détritus tend un parchemin à Bélinda. Mais elle se trompe, elle lui donne celui qui était destiné à Griselda. Bélinda prend le parchemin.
Bélinda : Voyons voir.
Bélnda respire la graine de la discorde.
Bélinda qui devient colérique : Mais pourquoi m’envoie t-elle une publicité ? Je n’en ai pas besoin.
Détritus : Madame Bélinda, calmez-vous !
Bélinda : Je n’ai pas envie de me calmer et toi, fout-moi la paix, petite idiote.
Détritus : Bon, bon, je m’en vais. Qu’est-ce qui lui prend à celle-là ?
Détritus sort.
Bélinda : Ma soeur me fait une mauvaise blague, elle qui veut toujours tout décider. Et moi, je dois rester à la cour pour tomber dans les bonnes grâces du roi.
Le roi arrive à ce moment.
Richard : Dame Bélinda, justement, je voulais vous parler de cette rumeur de révolte.
Bélinda : Je n’en ai que faire de votre révolte. Faites-en ce que vous voulez. Moi je m’en vais, je quitte la cour.
Richard est surpris.
Bélinda : Vous n’êtes qu’un roi de pacotille trop gentil et trop endormant. Vous auriez dû être jardinier. Cela aurait été plus simple pour tout le monde.
Richard : Dame Bélinda, est-ce que vous êtes souffrante ?
Bélinda : C’est vous qui me faites souffrir. J’ai deux mots à dire à ma soeur. Je pars.
Bélinda s’en va avec fracas.
Richard: Tout le monde est de mauvais poil aujourd’hui. Il se trame sûrement quelque chose.
Richard quitte en réfléchissant.
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Tableau des répliques par personnage et par scène