Hansel et Grethel
Adaptation théâtrale de Hansel et Grethel de Luc Boulanger
Les personnages
Le bûcheron | Grethel |
Sa femme | La vieille sorcière |
Hansel |
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NARRATEUR : À l’orée d’une grande forêt, vivaient un pauvre bûcheron, sa femme et ses deux enfants. Le garçon s’appelait Hansel et la fille Grethel. La famille ne mangeait guère. Il vint un temps où le pain lui-même vint à manquer. Désespérés, le bûcheron et sa femme ruminaient des idées noires.
La femme et le bûcheron arrivent.
BÛCHERON : Qu’allons-nous devenir ? Comment nourrir nos pauvres enfants, quand nous n’avons plus rien pour nous-mêmes ?
FEMME : Eh bien, mon homme, je sais ce qu’il faut faire. Nous devons nous débarrasser des enfants.
Hansel et Grethel arrivent discrètement et demeurent en arrière des parents, à l’écoute.
BÛCHERON : Quoi ?
FEMME : Au matin, nous conduirons les enfants au plus profond de la forêt, nous allumerons un feu en leur disant de nous attendre. Puis nous irons à notre travail et les laisserons seuls.
BÛCHERON : Mais ils ne retrouveront pas leur chemin et les bêtes sauvages vont les dévorer.
FEMME : À quatre, nous allons mourir de faim, alors qu’à deux, nous pourrons survivre.
NARRATEUR : La femme insista et insista encore. Si bien que le bûcheron finit par accepter à contrecoeur.
BÛCHERON : Mais j’ai quand même pitié de ces pauvres enfants.
La femme et le bûcheron quittent. Hansel et Grethel s’avancent.
GRETHEL : Mais, qu’allons-nous devenir ?
HANSEL : Du calme, Grethel. Ne t’en fais pas. Je vais trouver un moyen de nous en tirer.
NARRATEUR : Hansel se mit à réfléchir. Puis, il eut une bonne idée.
HANSEL : Ramassons des petits cailloux blancs. Je vais les mettre dans ma poche.
GRETHEL : Pour quoi faire ?
HANSEL : Tu verras bien. Allons nous coucher. Aie confiance.
Ils ramassent quelques cailloux et sortent.
NARRATEUR : Au levé du jour, la femme alla réveiller les deux enfants.
La femme et le bûcheron reviennent.
FEMME : Debout, paresseux. Nous allons aller dans la forêt pour y chercher du bois.
NARRATEUR : Le bûcheron leur donna un morceau de pain à chacun.
BÛCHERON : Voici pour le repas du midi. Ne mangez pas tout avant, car il ne reste rien.
NARRATEUR : Puis, ils se mirent en route pour la forêt. À tous les dix pas, Hansel, discrètement, laissait tomber un caillou blanc. Les parents ne s’en rendaient pas compte. Après avoir marché longtemps, ils s’arrêtèrent.
BÛCHERON : Maintenant, les enfants, ramassez du bois. Je vais allumer un feu pour que vous n’ayez pas froid.
NARRATEUR : Hansel et Grethel amassèrent des brindilles. Quand le feu fut bien pris, la femme dit :
FEMME : Couchez-vous auprès du feu et reposez-vous. Nous allons abattre du bois. Quand nous aurons fini, nous reviendrons vous chercher.
Scène 2
NARRATEUR : Hansel et Grethel s’assirent auprès du feu et quand vint l’heure du repas, ils mangèrent leur morceau de pain. Ils entendaient retentir des coups de hache et pensaient que leur père était tout près. Mais ce n’était pas la hache. C’était une branche que le bûcheron avait attachée à un arbre mort et que le vent faisait battre par-ci, par-là. Comme ils étaient assis depuis des heures, ils finirent par tomber de fatigue et ils s’endormirent. Quand ils se réveillèrent, la nuit était tombée. Grethel se mit à pleurer.
GRETHEL : Comment ferons-nous pour revenir à la maison ?
HANSEL : Attends encore un peu, jusqu’à ce que la Lune soit levée. Alors, nous retrouverons notre chemin.
NARRATEUR : Quand la pleine lune brilla dans le ciel, Hansel prit sa soeur par la main et suivit les petits cailloux blancs. Les enfants marchèrent toute la nuit et, au petit jour, ils atteignirent la maison de leurs parents.
Retour du bûcheron et de la femme.
FEMME : Méchants enfants, pourquoi avez-vous dormi si longtemps dans la forêt ? Nous pensions que vous ne reviendriez jamais.
NARRATEUR : Le bûcheron, lui, avait plutôt envi de se réjouir. Mais, il fit attention de ne pas trop le démontrer pour ne pas déplaire à sa femme.
BÛCHERON : Maintenant, allez vous reposer les enfants
Hansel et Grethel quittent.
NARRATEUR : Peu de temps après, la misère régna de plus belle et la femme voulut de nouveau mettre son plan à exécution.
FEMME : Il ne nous reste plus rien à manger, il faut se débarrasser des enfants. Demain, nous les conduirons à nouveau au plus profond dans la forêt.
BÛCHERON : Il vaudrait peut-être mieux partager la dernière bouchée avec eux.
FEMME : Et ensuite, mourir de faim. Il n’y a pas d’autres solutions.
NARRATEUR : Encore une fois, le bûcheron dut accepter. Mais, Hansel et Grethel étaient endormis et n’avaient rien entendu de la discussion. Ils ne purent donc pas se préparer. Le lendemain, très tôt, la femme réveilla les enfants.
FEMME : Debout, paresseux. Nous allons aller dans la forêt pour y chercher du bois.
Retour de Hansel et Grethel qui se frottent les yeux.
BÛCHERON : Voici pour le repas du midi. Ne mangez pas tout avant, car il ne reste rien.
NARRATEUR : Hansel se doutait bien de la supercherie. Il se souvenait des mauvaises intentions de sa mère. Alors, il émietta le croûton de pain dans sa poche et discrètement en laissa tomber des morceaux à tous les dix pas. Rendus loin dans la forêt, les parents s’arrêtèrent.
FEMME : Couchez-vous auprès du feu et reposez-vous. Nous allons abattre du bois. Quand nous aurons fini, nous reviendrons vous chercher.
NARRATEUR : Bien entendu, les parents ne sont jamais revenus. À la fin de la journée, Grethel commença à être très inquiète.
GRETHEL : Cette fois-ci, nous ne pourrons pas retrouver notre maison.
HANSEL : Ne pleure pas. J’ai laissé tomber des bouts de pain qui nous indiqueront la route.
NARRATEUR : Cependant, les petits animaux de la forêt avaient profité de la journée pour manger les petits bouts de pain. Il n’était plus possible de rebrousser chemin.
GRETHEL : Nous sommes vraiment perdus.
HANSEL : Attends, je pense pouvoir retrouver notre maison. C’était par là. Eh, non par là.
NARRATEUR : Hansel essaya tant bien que mal de se souvenir du chemin, mais au lieu de prendre la bonne direction, il partit vers le côté opposé. Ils marchèrent toute la nuit et le jour suivant sans sortir de la forêt. Ils mouraient de faim. Au moment où ils allaient perdre connaissance, ils sentirent une bonne odeur de cuisson. Revigorés par l’espoir d’un bon repas, ils suivirent l’odeur qui les mena à une petite maison.
GRETHEL : Juste là, une maison, nous sommes sauvés.