Orphelins à temps partiel – Version Québec

De Luc Boulanger

Résumé

Une famille de huit enfants qui ne font pas leur part des tâches domestiques. Des parents débordés qui décident de prendre des vacances chacun de leur côté sans prévenir l’autre. Le père part à la pêche en croyant que sa femme va s’occuper des enfants et la mère loue une chambre dans un centre de santé en pensant la même chose. Résultat : les enfants se retrouvent seuls pour une semaine. Mais au lieu de paniquer et de prévenir d’autres adultes, les enfants décident de garder le secret et d’en profiter à plein en organisant un « mégaparty ». Seulement, au bout de quelques jours, il ne reste plus rien à manger, plus de vêtements propres et la maison est sens dessus dessous. Les enfants devront se prendre en main… Cette pièce a été montée plus d’une centaine de fois aux quatre coins de la planète ; au Québec, aux États-Unis, en France, en Égypte… Un succès international ! Versions européenne et en anglais disponibles. Sur demande, nous avons aussi une traduction en allemand.

Fiche technique

  • Style/Thème : Comédie sur les relations parents-enfants et sur les tâches à la maison
  • Lieu : Une maison familiale
  • Nombre de comédiens : Entre 13 et 15
  • Durée : 55 min. (38 pages)
  • Âge : 8 à 13 ans
  • Niveau : Intermédiaire, Avancé

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Informations générales

Théâtre Animagination

Extrait de la pièce

Orphelins à temps partiel

Une pièce de théâtre en ligne de Luc Boulanger


Les personnages

Mère : Martine Ouellet
Père : Jacques Bédard

Les enfants
Charlotte : aînée (15 ans)
Josiane : l’artiste (14 ans)
Alex et Axel: jumeaux, sportifs (13 ans)
Chloée : la mémère (12 ans)
Michaël : un peu bougon (11 ans)
Amélie : la tannante (9 ans)
Rosalie : la cadette (7 ans)

Autres :
Kristelle et Sandra : amies d’Amélie
Carolane : amie de Chloée
Maxime : chum d’Alexane
Mme Gingras : Professeur d’Amélie

Décors de cette pièce de théâtre en ligne :

L’intérieur de la maison de la famille : une cuisine et un salon avec une table de cuisine et des chaises, des fauteuils, une télé, un meuble pour le téléphone.

Cette pièce de théâtre en ligne est protégée par les lois sur le droit d’auteur. Avant de le reproduire (le photocopier), le présenter devant public ou le publier sur papier ou de façon électronique, assurez-vous d’avoir les autorisations requises. 

 

Scène 1 : Les parents, les enfants, Kristelle et Sandra

Rosalie arrive de l’école. Elle est seule.

ROSALIE : Maman !

Elle attend une réponse qui ne vient pas.

ROSALIE : Maman !

Toujours pas de réponse.

ROSALIE : Maman, maman, maman, maman !

La mère entre. Elle a été surprise pendant sa sieste.

MÈRE : Oui ! Qu’est-ce qu’il y a Rosalie ?

ROSALIE : Je suis arrivée de l’école. Veux-tu m’enlever mes bottes ?

MÈRE : Rosalie, t’es capable. T’es assez grande.

ROSALIE : C’est trop dur pis j’ai mal aux mains.

MÈRE en lui enlevant les bottes : Bon, bon.

ROSALIE : J’ai eu 23 sur 25 dans ma dictée. Est-ce que je peux regarder la télé ?

MÈRE : Oui et surtout, ne me dérange pas. J’ai votre souper à préparer.

MICHAËL qui entre : Qu’est-ce qu’on mange ?

Rosalie va s’asseoir devant la télé.

MÈRE : Tout d’abord, on dit bonjour.

MICHAËL : Bonjour, qu’est-ce qu’on mange ?

MÈRE : Du jambon.

MICHAËL : Ah non, pas encore du jambon. On mange tout le temps ça.

MÈRE : Premièrement, ça fait au moins une semaine que j’en ai pas fait et deuxièmement, c’est une viande qui ne coûte pas cher et qui est nourrissante. Pour une famille comme la nôtre, ça compte.

MICHAËL : Pis demain, qu’est-ce qui a au menu ? Du porc !

Michaël va s’asseoir et Josiane entre. Elle se dirige tout droit vers sa mère.

JOSIANE : Maman, tu ne devineras jamais !

MÈRE : T’as été choisie pour la comédie musicale.

JOSIANE : Comment t’as fait pour le savoir ?

MÈRE : Ça fait un mois que tu nous casses les oreilles avec tes exercices de chant.

JOSIANE : Et j’ai bien fait de me préparer, car j’ai obtenu le premier rôle.

JOSIANE qui se met à chanter : Oh, Tristan, mon beau Tristan, mon chevalier bien-aimé. J’attendrai ton retour du haut de ma tour.

MÈRE en se bouchant les oreilles : Mais c’est merveilleux !

JOSIANE qui sort un papier : On va même partir en tournée dans des écoles de l’Ontario. C’est super, ça coûte juste 300 piastres.

MÈRE : 300 piastres !

JOSIANE : J’ai besoin de ta signature.

MÈRE : C’est une grosse somme pour nous. Il faudra en discuter avec ton père.

JOSIANE : C’est une aubaine. Ça vaut des milliers de dollars.

MÈRE : Ton père va arriver d’une minute à l’autre.

JOSIANE : I’ voudra pas.

MÈRE : Aide-moi donc à éplucher les patates en attendant.

JOSIANE : J’ai pas le temps. Il faut que j’apprenne mon texte. J’ai une pratique ce soir.

Elle part en chantant : Oh Tristan, mon beau Tristan.

Amélie entre avec ses deux amies : Kristelle et Sandra.

AMELIE : Bonjour ma belle maman d’amour !

MÈRE : Bon, qu’est-ce que t’as à me demander, toi ?

AMELIE : J’ai invité Kristelle et Sandra à souper.

MÈRE : Quoi ?

AMELIE : On veut jouer aux jeux vidéo pour finir notre partie d’hier.

KRISTELLE : Ma mère est d’accord.

MÈRE : C’est pas la question. J’ai déjà assez de bouches à nourrir.

AMELIE : On peut manger des chips tout en jouant.

SANDRA : Ah oui, les chips au ketchup, ce sont mes préférés.

MÈRE : Pas question, on mange du jambon et des légumes. D’ailleurs, avant de penser à s’amuser, Amélie doit faire ses devoirs.

AMELIE : Je vais les faire plus tard. Je te promets.

MÈRE : C’est pas ça qui était convenu avec ton professeur, Mme Gingras. J’ai pas envie qu’elle me rappelle encore une fois pour me parler de tes mauvaises notes.

SANDRA : Quand on va avoir fini, je vais l’aider. Je suis bonne à l’école.

KRISTELLE: Dites oui madame Ouellet, j’aime tellement ça manger chez vous. Y a de l’atmosphère.

MÈRE qui cède : Ça, de l’atmosphère, tu peux le dire, y en a. Bon, ok, deux personnes de plus ou de moins. Notre jambon est capable d’en prendre.

MICHAËL : Moi, je veux pas que ma part soit diminuée.

ROSALIE : Moi non plus.

Chloée entre.

CHLOÉE : Salut tout le monde !

Elle se jette sur le téléphone.

MÈRE : Chloée, tu viens d’arriver. Dis-moi pas que tu téléphones à Carolane.

CHLOÉE : J’ai oublié de lui dire quelque chose.

MICHAËL : Tu viens juste de la laisser. A doit même pas être arrivée chez eux.

CHLOÉE : Elle va se dépêcher. Je lui ai dit que je l’appellerais.

Chloée se remet à composer le numéro. La mère pousse un soupir. Les jumeaux arrivent à ce moment. Ils laissent tomber bruyamment leurs sacs.

ALEX et AXEL : Nous voilà et nous avons très faim.

MÈRE : Les jumeaux ! Combien de fois que je vous ai dit de ne pas lancer vos sacs par terre. Vous allez briser le plancher.

ALEX : On a gagné !

MICHAËL ironique : Quoi ? Le million !

AXEL : Notre partie de basket. On va se retrouver en finale régionale.

ALEX : Et c’est moi qui ai enfilé le panier victorieux.

AXEL : J’ai fait la passe, bien entendu.

Alex s’empare d’un coussin pour s’en servir comme ballon. Ils vont simuler leur jeu.

ALEX : Le compte était égal. J’ai volé le ballon à l’adversaire, j’ai contourné un défenseur pour foncer vers le panier.

AXEL : Alors, on s’est croisés et il m’a refilé le ballon. J’ai attiré tous les joueurs adverses vers moi.

ALEX : Je me suis donc retrouvé seul en zone de tir.

AXEL : Une passe bien effectuée.

ALEX : Et j’ai enfilé l’aiguille.

AXEL : Il ne restait plus que deux secondes. La victoire était à nous.

Charlotte entre à ce moment.

MÈRE : Bravo ! Maintenant, ramassez vos sacs.

AXEL et ALEX : Très bien !

AXEL : Est-ce qu’on soupe bientôt ? Nous jouons au tennis ce soir.

MÈRE : Si quelqu’un m’aide, ça va aller plus vite. Êtes-vous aussi bons pour éplucher des patates que pour jouer au basket ?

ALEX : Tu vas voir que je suis le meilleur éplucheur de tout le quartier.

AXEL : Non, c’est moi, vous allez voir.

Alex lance le coussin au visage de Michaël.

MICHAËL : Aie, r’commence pas !

AXEL : Arrête, tu me fais peur.

Les jumeaux rigolent et ramassent leur sac. Ils vont ensuite éplucher quelques patates.

CHARLOTTE qui s’approche de sa mère : Maman, est-ce que je peux te parler ?

MÈRE : Vas-y ma grande !

CHARLOTTE : Je préférerais qu’on soit dans l’intimité.

MÈRE : De l’intimité ? Excuse-moi, j’ignore ce que ça signifie ce mot-là.

CHARLOTTE : Justement, je suis jamais capable d’être tout seule avec mon chum. Je pourrais peut-être aller coucher chez eux en fin de semaine ? Ses parents sont d’accords.

MÈRE : Me semble que t’es un peu jeune pour ça. Peux-tu t’occuper des devoirs de Rosalie, on en reparlera ensuite.

CHARLOTTE : Ah non ! Pourquoi c’est toujours moi qui dois aider Rosalie ?

MÈRE : C’est normal, t’es la plus vieille. J’ai besoin d’un coup de main.

CHARLOTTE : Je suis tannée d’être la plus vieille.

MÈRE : T’as plus de responsabilités, mais aussi plus de privilèges.

CHARLOTTE : Des privilèges, quels privilèges ? Ça me tente pas. Y a-t-il quelqu’un qui veut ma place ? Je veux aller voir mon chum à soir. Demande à Chloée ou Josianne.

CHLOÉE qui parle toujours au téléphone : Quoi ? J’ai entendu mon nom.

CHARLOTTE : Veux-tu t’occuper des devoirs de Rosalie ?

CHLOÉE : Impossible. J’attends des appels importants.

Le père entre.

TOUS LES ENFANTS : Papa !

PÈRE : Oui, c’est moi !

ALEX qui prend une patate : Attrape ça papa.

Il lance la patate. Le père l’attrape.

AXEL : T’aurais dû nous voir au basket.

Les jumeaux prennent une autre patate pour se la lancer. Ils vont tourner autour du père.

MÈRE : Les gars, ne jouez pas avec la nourriture.

Un des jumeaux lance la patate à la mère qui la capte avec un chaudron.

AXEL et ALEX : Wow! Bravo Maman !

PÈRE : Finies les folies les gars, écoutez votre mère.

MÈRE : Il reste encore des patates et des carottes à éplucher.

ALEX : Demande à papa, nous, on doit aller se préparer.

Les jumeaux quittent aussitôt. Le père regarde la patate qu’il a dans les mains et aperçoit ensuite Chloée au téléphone.

PÈRE : Chloée, j’attends un appel d’un client, veux-tu raccrocher s’il te plaît.

CHLOÉE : Ben là non, je parle avec Carolane, c’est ben plus important que ton client.

PÈRE : Mes clients me permettent de vous faire vivre, de payer le loyer, l’épicerie.

CHLOÉE : Achète-toi un téléphone cellulaire.

PÈRE : J’ai pas les moyens.

AMÉLIE : Papa, j’aimerais ça organiser un party avec mes amis samedi prochain.

PÈRE : Tu trouves pas que c’est le party à l’année longue ici. Demande donc au père de Kristelle ou de Sandra.

KRISTELLE : J’ai pas de père.

SANDRA : On demeure dans un deux et demi.

Josiane revient en chantonnant.

JOSIANE : Papa, j’ai une faveur à te demander. J’ai eu le premier rôle dans la comédie musicale et pour seulement 300 piastres, je peux partir en tournée en Ontario. C’est une aubaine.

PÈRE en regardant la mère : 300 dollars !

CHARLOTTE s’approche à son tour : Papa, veux-tu t’occuper des devoirs de Rosalie ce soir. Je dois sortir ?

Près de la télé, Michaël et Rosalie s’arrachent la télécommande.

MICHAËL : C’est à mon tour. Donne-la-moi!

ROSALIE : Je l’ai prise en premier.

MICHAËL : Papa ! Dis-lui qu’elle me donne la télécommande.

ROSALIE : J’écoute mes émissions.

MÈRE : Rosalie était là avant.

MICHAËL : C’est pas juste. Elle finit l’école de bonne heure. Je peux jamais avoir la télé.

MÈRE : Jacques, fais quelque chose. Je n’ai vraiment plus d’énergie. Je suis débordée. J’ai besoin de me reposer.

JOSIANE : Dis-moi que t’es d’accord pour le 300 piastres.

CHARLOTTE : Vas-tu t’occuper de Rosalie ?

Les jumeaux reviennent.

ALEX et AXEL : Papa, veux-tu venir nous reconduire au tennis ce soir ?

CHARLOTTE : Non, il s’occupe de Rosalie.

MICHAËL à Rosalie : J’ai dit donne-moi la télécommande.

JOSIANE : J’ai besoin de savoir, papa.

PÈRE, complètement submergé, s’écrie : Silence !

Tout le monde s’immobilise sauf le père.

PÈRE : Du silence. J’ai besoin de silence, du temps pour moi. Je veux plus de questions, plus de responsabilités. Ma femme voulait des enfants, une grosse famille. Je lui en ai fait huit. Je pensais jamais que ça serait aussi difficile. Je me sens tellement dépassé. Je voudrais seulement changer de vie pour une semaine !

 

Scène 2 de cette pièce de théâtre en ligne : Les enfants, Kristelle et Sandra

Nous sommes le lendemain en fin de journée. Rosalie revient de l’école. Elle porte ses bottes.

ROSALIE : Maman.

Comme la veille, elle attend une réponse qui ne vient pas.

ROSALIE : Maman !

Toujours pas de réponse.

ROSALIE : Maman, maman, maman, maman !

Cette fois, la mère ne vient pas. Rosalie commence donc à se promener avec ses bottes dans la maison en appelant sa mère. Elle sort. Michaël entre.

MICHAËL : Maman, j’ai le goût de manger du spaghetti.

Amélie, Kristelle et Sandra arrivent.

AMÉLIE : Super ! Y a personne devant la télé. On va pouvoir brancher le jeu vidéo.

SANDRA : Est-ce qu’on joue à James Bond ?

MICHAËL : Non, c’est moi qui prends la télé. J’étais là avant vous.

KRISTELLE : Tu l’as pas dit.

Charlotte entre à son tour.

MICHAËL : Charlotte ! Dis-leur que c’est à mon tour de prendre la télé.

CHARLOTTE : C’est pas mon problème. Je suis pas votre mère.

Rosalie revient avec une feuille dans les mains.

ROSALIE : Charlotte, regarde comme je lis bien.

ROSALIE qui lit le message sur la feuille : À Jacques et les enfants. Je suis trop fatiguée. J’ai besoin de repos et de faire le point. Je suis partie dans un centre de santé et je vais revenir quand je me sentirai mieux. Désolée ! Martine.

CHARLOTTE qui lui enlève le papier des mains : Quoi ?

ROSALIE : Qu’est-ce que ça veut dire faire le point ?

Personne ne lui répond.

MICHAËL : Si c’est une blague, est plate !

CHARLOTTE à Rosalie : T’as pris ça où ce papier-là ?

ROSALIE : Sur le lit à maman et à papa.

AMELIE va rejoindre Charlotte pour lire le papier : Je veux voir.

Pendant ce temps, les jumeaux entrent en tirant leur sac.

ALEX et AXEL : Salut tout le monde !

AMÉLIE : C’est bien l’écriture à maman.

AXEL : Vous avez l’air bizarre. Qu’est-ce qu’il y a ?

MICHAËL : Maman est partie dans un centre de santé.

ROSALIE : Pour faire des points.

ALEX : Jusqu’à quand ?

CHARLOTTE : Elle va revenir quand elle va se sentir mieux.

MICHAËL : J’espère que ça prendra pas un an.

AXEL : J’ai faim moi. Qui est-ce qui va nous faire à souper ?

SANDRA : Elle vous a peut-être laissé quelque chose de prêt.

AMELIE : Y a une boîte de « dinerKraft » sur la table.

Amélie, Axel et Charlotte cherchent pour voir s’il n’y a pas quelque chose de prêt pour le souper. Chloée entre et se dirige directement sur le téléphone.

CHARLOTTE : Elle est partie sans nous faire à souper.

ALEX : C’est pas vrai. On va être en retard à notre pratique de ballon-balai.

CHARLOTTE : Il faut prévenir papa.

AXEL : Sa voiture est dans l’entrée. Je pensais qu’il était déjà arrivé.

CHLOÉE : Vous parlez de papa. I’a laissé un drôle de message sur le répondeur. Je vais vous le faire écouter.

JOSIANE qui arrive en chantant : Oh Tristan, mon beau Tristan

TOUT LE MONDE : Chut !

JOSIANE : Bon, bon.

Chloée pèse sur le bouton et leur fait écouter le message : « Bonjour C’est bien moi Jacques Votre père Ton mari, ma belle Martine. J’aurais aimé vous le dire en personne, mais en tout cas. Je viens d’avoir une occasion incroyable : Un client m’a offert d’aller à la pêche avec lui à la baie James. Je devais prendre une décision rapidement. J’ai dit oui. À l’heure où vous écouterez ce message, je serai déjà dans l’avion. C’est super ! Ça fait longtemps que je rêve d’attraper une grosse truite. Je vais t’avoir mon gros poisson. Inquiétez-vous pas, je serai de retour dans une semaine. Ça va me permettre de faire le vide et de revenir en pleine forme. Martine, je t’aime. La semaine prochaine, ça sera à ton tour de partir. À bientôt !

JOSIANE : Une semaine ! J’ai besoin de savoir pour demain si je peux aller en Ontario.

ROSALIE : Qu’est-ce que ça veut dire « faire le vide » ?

CHARLOTTE qui ne répond pas vraiment à sa question : Ça veut dire qu’on va être plusieurs jours sans parent.

CHLOÉE : Je comprends pas.

JOSIANE : Moi, non plus.

AMÉLIE en montrant la lettre : Maman nous a laissé un mot pour nous dire qu’elle est partie se reposer dans un centre de santé.

ROSALIE : Pour compter des points.

JOSIANE : Hein ?

MICHAËL : Pour faire le point !

CHARLOTTE : Et papa a décidé d’aller à la pêche. Ils sont partis le même jour sans s’en parler. Donc, on se retrouve tout seuls.

ALEX : Mais, il faudrait quelqu’un pour nous garder, nous faire à manger.

AXEL : On a juste à appeler grand-maman ou matante Jacinthe.

AMÉLIE : Non ! C’est des vacances pour nous aussi. On va passer une semaine sans parent.

SANDRA : Gang de chanceux.

ROSALIE qui pleurniche : Moi, je veux avoir ma maman et mon papa.

CHARLOTTE : On va s’occuper de toi. Tu vas voir, une semaine. C’est pas si long.

AMÉLIE : Tout le monde est d’accord. On profite de la situation pour faire tout ce qui nous tente et samedi soir, on organise un gros party.

MICHAËL : Je suis d’accord à la condition que je puisse regarder les émissions que je veux.

AMÉLIE : Pas de problème.

KRISTELLE : C’est plate. On pourra pas jouer aux jeux vidéo.

AMÉLIE : Mes parents ont une télé dans leur chambre. D’habitude, on a pas le droit d’y toucher, mais comme ils sont partis, on va pouvoir y brancher le jeu vidéo.

SANDRA : Super.

CHLOÉE : Moi, je vais passer mes soirées complètes au téléphone.

JOSIANE : Pis mon autorisation pour ma tournée en Ontario ?

AMÉLIE : Je vais te la signer. Je suis capable d’imiter la signature de maman à la perfection.

JOSIANE : Comment je vais faire pour le 300 piastres ?

AMÉLIE : On trouvera bien une solution.

AXEL : Maintenant, il faut souper.

ALEX : On a juste à préparer le « dinerkraft ». C’est pas si compliqué.

AMÉLIE : Non, au menu ce soir, nous avons des chips, des crottes au fromage, du chocolat et de la liqueur.

Tout le monde sauf Rosalie fait «Yé ».

ROSALIE : Qui est-ce qui va m’enlever mes bottes ?

MICHAËL : Enlève-les toi-même.

ROSALIE : Je suis pas capable.

CHLOÉE : Ben, reste dedans d’abord.

AMÉLIE en direction du public : Quand le chat est parti, les souris dansent !

Sur la musique « I feel good » de James Brown, les enfants sortent les friandises et sautent un peu partout sur les divans et les chaises. Rosalie enlève ses bottes et va rejoindre les autres. Fin de la scène de cette pièce de théâtre en ligne.

 

Scène 3 : Michaël, Charlotte, Rosalie, Josiane

Le lendemain matin, Michaël dort sur le sofa un sac de chips dans les mains. Il se réveille, regarde le sac de chips. Il a mal au ventre. Charlotte arrive.

CHARLOTTE : Quoi ! Huit heures moins vingt.

MICHAËL : Hein !

CHARLOTTE : Il est huit heures moins vingt. On va être en retard.

MICHAËL : Bof moi, je vais pas à l’école.

CHARLOTTE : Comment ça ?

MICHAËL : J’ai mal au ventre, j’ai mal dormi. Les chips me sont restés sur le cur. Pis à part de ça, on est en congé de parent. As-tu oublié ?

CHARLOTTE : Il faut que tu ailles à l’école.

MICHAËL : Dis-moi pas quoi faire.

CHARLOTTE : Congé de parent, ça veut pas dire congé d’école. Si on va pas en classe, le directeur va appeler. Qu’est-ce qu’on va dire ?

MICHAËL : Ouin.

CHARLOTTE : Faut pas éveiller les soupçons. Faut faire comme d’habitude.

MICHAËL : Ah, c’est plate. Je voulais aller au centre d’achats aujourd’hui.

CHARLOTTE : Oublie ça pis va dire aux autres de se lever.

À contrecoeur, Michaël sort pour aller réveiller les autres. Rosalie entre.

ROSALIE : Y a personne qui est venu me réveiller ?

CHARLOTTE : Pis i’est huit heures presque moins quart.

Josiane arrive à ce moment.

ROSALIE : Ah non, j’ai manqué mes comics à télé. D’habitude, maman me lève toujours à sept heures pour que j’écoute mes comics. Faut que je parte à huit heures. Je suis pas habillée, j’ai pas déjeuné, j’ai pas de lunch. Qui est-ce qui va venir me reconduire ?

CHARLOTTE à Josiane : Veux-tu t’en occuper ? Faut que je me prépare.

Charlotte quitte.

JOSIANE : Moi aussi, je suis pressée.

ROSALIE en se plaignant : Pis moi d’abord ?

JOSIANE : Ben Je vais te faire une sandwich au fromage. T’auras juste à la manger en allant à l’école.

ROSALIE : Ça me prend aussi un lunch pour dîner.

JOSIANE : On va te donner des sous. Tu iras à la cafétéria.

ROSALIE : I’ a pas de cafétéria à l’école. Je suis pas au secondaire.

Michaël revient.

JOSIANE qui regarde dans le frigo : Ben Je vois pas grand chose dans le frigo. I’ reste pus de jambon. Va falloir t’arranger avec des sandwichs au fromage.

ROSALIE : Pour dîner aussi.

JOSIANE : T’as le choix entre ça ou de la mélasse.

MICHAËL : Ou des sandwichs à la mayonnaise.

ROSALIE : J’ai hâte que maman revienne, moi.

JOSIANE : Donne-lui le temps de se reposer. Ça sera pas trop long. Il faut que tu fasses la grande fille. Maintenant, va te changer si tu veux pas être en retard. Je vais aller te reconduire.

ROSALIE : Tu vas venir avec moi ?

JOSIANE : Oui.

ROSALIE : Youpi !

Rosalie quitte.

MICHAËL : Si le frigo est vide qu’est-ce qu’on va manger ? Je veux pus entendre parler de chips pis de liqueur pendant au moins une semaine.

CHARLOTTE qui revient en se brossant les cheveux : Regardez dans le congélateur, maman a peut-être laissé des choses.

JOSIANE qui ouvre le congélateur : Ah oui ! Je vois du ragoût, de la soupe et de la sauce à spaghetti.

MICHAËL : Ah oui du spaghetti !

JOSIANE : Est-ce qu’il y en a qui viennent dîner ?

CHARLOTTE : Amélie, je pense.

JOSIANE : Elle pourrait se faire des crêpes. I’ reste du lait et des ufs.

MICHAËL : On va manquer de bouffe, ça sera pas long.

CHARLOTTE : Les parents doivent bien cacher de l’argent quelque part.

JOSIANE : Moi, j’ai besoin de 300 piastres pour mon voyage.

CHARLOTTE : Mettons qu’on va manger avant d’aller danser en Ontario.

Josiane n’est pas contente. Frustrée, elle commence à beurrer les sandwichs.

MICHAËL : Chloée doit ben savoir où se trouve le bas de laine. Elle a toujours le nez fourré partout.

CHARLOTTE : C’est vrai ! Pis faut lui dire de fermer sa grande trappe sinon dans vingt-quatre heures toute la ville va savoir que nos parents sont absents.

MICHAËL : Elle a même pas couché ici.

CHARLOTTE : Pardon !

MICHAËL : Je l’ai vu partir avec ses affaires hier soir. Elle allait chez Carolane.

CHARLOTTE : Elle a même pas demandé la permission !

MICHAËL : Pourquoi ? T’es pas notre mère. C’est toi-même qui l’a dit hier.

CHARLOTTE : Peut-être, mais je suis l’aînée et c’est à moi que revient la responsabilité de décider. Il est très important de trouver Chloée et de la prévenir. Si quelqu’un apprend qu’on est seul, on va avoir des problèmes. Je voudrais pas que la police ou la DPJ se pointent ici.

JOSIANE : Ça commence plutôt mal notre affaire.

CHARLOTTE : Michaël ! Va dire aux autres de se grouiller !

MICHAËL : Arrête de me donner des ordres.

CHARLOTTE : Faut bien que quelqu’un prenne la situation en main. Pis je vous préviens tout de suite. Ce soir quand tout le monde va être couché, mon chum va venir pour écouter la télé. Je veux pas être dérangée.

JOSIANE : Je suis pas sûre que maman aimerait ça.

CHARLOTTE : Je suis l’aînée et j’ai droit à des privilèges. C’est elle-même qui l’a dit.

Charlotte se tourne vers Michaël qui n’a pas bougé.

CHARLOTTE : Qu’est-ce que t’attends ?

MICHAËL : Oui, mon général.

Michaël sort en marchant comme un soldat. Rosalie revient.

ROSALIE : Je suis prête ! J’ai mis mes bottes tout seule !

JOSIANE : Mais, elles sont à l’envers.

ROSALIE : Ah ! C’est difficile !

JOSIANE en l’assoyant sur la table et en lui mettant une sandwich dans la bouche : Arrête de chigner, je vais t’arranger cela.

 

Scène 4 de cette pièce de théâtre en ligne : Amélie, Kristelle et Sandra

Les trois filles sont assises autour de la table.

AMÉLIE : Josiane m’a laissé une note : « Il reste des oeufs et du lait. Tu peux te faire des crêpes ».

SANDRA : Des crêpes, j’adore.

KRISTELLE : On est toutes seules ?

AMÉLIE : Ça l’air. Les autres dînent souvent à l’école. Ils font plein d’activités.

SANDRA : C’est la mode. Être occupé, ça paraît bien.

AMÉLIE : Pas pour moi, merci.

SANDRA : Toi, t’es plutôt le genre mouton noir.

AMÉLIE : Un mouton, non. Un prédateur plutôt : une panthère noire.

Amélie rugit comme un félin. Kristelle, avec un fouet de cuisine imite un dompteur en se protégeant avec un bol.

KRISTELLE : Couchez minou, couchez.

SANDRA : C’est vrai que t’as pas été docile ce matin à l’école.

KRISTELLE : Tu étais déchaînée. Mme Gingras a pété les plombs.

SANDRA : Depuis que tes parents sont partis, tu te laisses aller. Fais attention.

AMELIE qui veut changer de sujet : Ouin. Bon, pour faire des crêpes, ça prend du lait, des oeufs

KRISTELLE : pis du sucre.

SANDRA : Ben non, ça prend de la farine.

AMÉLIE : I’ me semble que c’est du sucre.

SANDRA : Ben non, de la farine.

AMÉLIE : On prendra pas de chance. On va mettre une tasse de farine et une tasse de sucre.

Elles mettent le lait dans le bol et versent les ingrédients.

KRISTELLE : J’ai un paquet de jujubes. On pourrait les mettre dedans.

AMÉLIE : Bonne idée, des crêpes à la jujube.

KRISTELLE : J’aime ça venir manger chez vous. On se fait tout le temps du fun.

SANDRA : À quatre dans notre 2 1/2, on étouffe.

AMÉLIE : On est dix ici.

SANDRA : Mais, c’est une belle grande maison.

KRISTELLE : Avec plein de monde. Moi, tout seule avec ma mère, je m’ennuie.

AMÉLIE : Si t’aimes le monde, ici, c’est la place. Mais des fois j’aimerais ça, moi aussi, être enfant unique.

KRISTELLE : Inquiète-toi pas, tu manques pas grand chose.

SANDRA : Parlant de monde. Y a en déjà plein qui sont intéressés à venir à notre party.

AMÉLIE : On pourrait faire un « Open house ».

KRISTELLE : C’est quoi un « Open house » ?

SANDRA : C’est un genre de party où t’invite tout le monde, n’importe qui peut venir, même ceux que tu connais pas.

KRISTELLE : Cool !

AMÉLIE en brassant : Un party réussi, c’est comme une recette, ça prend les bons ingrédients.

SANDRA : C’est vrai. Faudrait prévoir des activités. On pourrait jouer à la cachette.

AMÉLIE : À la cachette ?

SANDRA : Oui, c’est l’endroit rêvé. On ferme les lumières pis ceux qui comptent cherchent avec une lampe de poche.

AMÉLIE : C’est une idée.

SANDRA : Tout le monde aime jouer à la cachette, surtout quand il n’y a pas de parents pour nous surveiller.

KRISTELLE : La cachette, c’est le fun, mais ça prend plus que ça pour attirer le monde. On devrait inviter un groupe de musique.

SANDRA : T’es folle. I’ faudrait les payer.

KRISTELLE : Je te parle pas d’un groupe connu comme (groupe au goût du jour) ou (autre groupe au goût du jour), mais d’un groupe de « no name ».

AMÉLIE : Je connais des gars en cinquième secondaire qui ont fondé un groupe de hip-hop.

KRISTELLE : Ça serait vraiment hot.

SANDRA : I’ sont mieux d’être bons sinon, ils vont se faire tirer des tomates pis des ufs.

AMÉLIE : Ah oui, les oeufs. Comment il faut n’en mettre ?

KRISTELLE : Au moins trois.

SANDRA : Plus que ça.

Amélie : On en a six. On va les mettre les six.

KRISTELLE : Ça va être des bonnes crêpes.

AMÉLIE : Les meilleures au monde.

 

Scène 5 de cette pièce de théâtre en ligne : Chloée, Carolane, Axel et Alex

Le téléphone sonne. Chloée entre en courant et se jette dessus.

CHLOÉE : Salut ! Je te l’avais dit que j’arriverais à temps Qu’est-ce qu’on fait à soir ? Tu pourrais venir coucher chez-nous J’espère que t’as pas dit à Véronique qu’on préparait un party. Je lui parle pas à elle. Pourquoi ? Parce qu’elle me parle pas. C’t’un air bête.

Carolane entre en parlant au téléphone cellulaire.

CAROLANE : Je veux pas te décevoir, mais elle est déjà au courant pour le party.

CHLOÉE : Comment ça ?

CAROLANE : Mais tout le monde le sait. Tout le monde veut venir.

CHLOÉE : Ah non ! Mes surs m’ont demandé de ne pas trop en parler.

CAROLANE : Je pense qu’il est trop tard.

CHLOÉE : Elles vont encore me tomber dessus.

CAROLANE : Ta famille te comprend pas.

CHLOÉE : T’as raison. Ils comprennent pas que parler au téléphone, c’est un besoin vital pour moi. Si je le fais pas, je tombe malade.

CAROLANE : Ma mère connaît une femme qui connaît une femme qui est virée folle parce que son mari lui avait enlevé son cellulaire.

CHLOÉE : Ça m’en prendrait un à moi aussi un cellulaire. À quelle place tu l’as gagné donc ?

Alex et Axel entrent et observent Jade et Chloée.

CAROLANE : Y’avait un concours au centre d’achats. Fallait remplir un sondage.

CHLOÉE: J’aime ça les sondages.

Chloée et Carolane continuent à parler, mais on ne les entend plus.

ALEX : Il faut absolument se trouver quelqu’un pour venir nous reconduire ce soir.

AXEL : T’as raison. Ça me tente pas de traverser la ville en autobus pour aller jouer notre partie de basket.

ALEX : En plus, y a deux transferts. C’est tellement long.

AXEL et ALEX : Il faut se trouver un transport.

AXEL : Si papa n’est pas là, on peut demander à quelqu’un d’autre.

AXEL : À mononcle Claude.

ALEX : T’es fou ! Tout d’un coup qui se rend compte de la situation.

AXEL : Ben non, i’est cool mon oncle Claude.

ALEX : C’est vrai. Ça vaut la peine d’essayer.

AXEL : Parfait, je lui téléphone.

Axel se retourne et aperçoit Chloée qui parle encore avec Carolane.

CHLOÉE : As-tu apporté tes notes de géo ?

CAROLANE toujours à son cellulaire : Elles sont dans mon sac.

AXEL : Chloée, j’ai besoin du téléphone.

CHLOÉE en faisant signe à Axel de la laisser tranquille : J’ai oublié de prendre en note les capitales de l’Europe.

CAROLANE : Je les sais par cur.

ALEX : Chloée, fais pas la conne.

Chloée lui tourne le dos.

CHLOÉE: Alors, dis-moi quelle est la capitale de l’Espagne ?

ALEX à Chloée : T’as même pas besoin du téléphone, Carolane est juste à côté de toi.

CAROLANE : Rome.

CHLOÉE aux jumeaux : Laissez-moi donc tranquille. Vous me dérangez, je fais mes devoirs.

AXEL : On a un appel important.

CHLOÉE : Vous le ferez après. C’est tout.

ALEX : Lâche le téléphone tout de suite.

Chloée fouille dans ses poches et sort un 25 cents.

CHLOÉE : Tiens. Y a une cabine au coin de la rue. (À Carolane) Qu’est-ce que tu disais ?

CAROLANE : La capitale de l’Espagne, c’est Rome.

CHLOÉE : Je pensais que c’était Madrid.

ALEX : Retiens-moi sinon je vais lui sauter dessus et lui arracher la langue.

AXEL : J’ai une bien meilleure idée.

Axel prend le 25 cents que lui tend toujours Chloée.

AXEL : Attends-moi.

Axel part.

CAROLANE : Mon père est prof de géo. C’est normal que je sois bonne là-dedans.

CHLOÉE : En plus, tu fais plein de voyages. Je changerais bien de place avec toi.

CAROLANE : La prochaine fois je t’amène dans mes bagages. Mon père parle d’aller à Londres pour voir la tour de Pise.

CHLOÉE : Attends. Y a quelqu’un sur l’autre ligne.

Chloée pèse sur un bouton.

CHLOÉE : Hello Oui C’est bien moi Pas vrai Super ! J’arrive.

Chloée repèse sur le bouton.

CHLOÉE : Caro ! Tu le croiras pas. C’était une madame du centre d’achats. Je suis invitée à aller remplir un sondage pour gagner un téléphone cellulaire.

CAROLANE : Raccroche. On y va tout de suite.

Chloée et Carolane partent aussitôt. Axel revient.

ALEX : Ah ! Ah ! Ah ! Les as-tu vues déguerpir ?

AXEL solennellement : Elle a suivi son instinct. Elle a répondu à l’appel du téléphone.

Les jumeaux rigolent. Fin de la scène de cette pièce de théâtre en ligne.

 

Scène 6 : Josiane et Rosalie

Dialogue entre Josiane qui cherche un moyen de faire des sous et Rosalie qui s’ennuie de ses parents. Josiane conte une histoire à Rosalie et lui chante une chanson pour l’endormir. Scène disponible avec la version complète de cette pièce de théâtre en ligne.

 

Scène 7 de cette pièce de Noël en ligne : Charlotte, Maxime, Rosalie, Michaël, Axel et Alex


Charlotte veut être tranquille pour recevoir son chum, mais se fait constamment dérangé par Rosalie, Michaël et les jumeaux.
Scène disponible avec la version complète de cette pièce de théâtre en ligne.


Scène 8 : Amélie, Chloée, Kristelle, Sandra et Carolane

Les cinq filles sont assises autour de la table.

AMÉLIE : On a vraiment un problème.

KRISTELLE : 250 personnes pour un party, c’est vraiment beaucoup. Même pour une grande maison comme la vôtre.

CAROLANE : T’es sûre d’avoir bien calculé.

KRISTELLE : Certaine. J’ai demandé aux frères et soeurs d’Amélie combien d’invités ils avaient et le total donne dans les 250 personnes. Il faut dire que Chloée, à elle seule, a fait plus de cent invitations.

CHLOÉE : Quoi, c’est pas de ma faute si je suis sociable.

AMÉLIE : Sociable, mais surtout mémère.

CHLOÉE : Est-ce que je t’ai demandé ton avis ? Et si on parlait de toi, mademoiselle l’hyperactive.

KRISTELLE : Ce n’est pas le temps de s’énerver. Il faut maintenant trouver un moyen pour accueillir tous ces gens.

Amélie et Chloée acquiescent.

SANDRA : On pourrait peut-être louer une salle.

AMÉLIE : Ça coûte ben trop cher. Faudrait demander un prix d’entrée.

CHLOÉE : Voilà la solution. On fait le party ici, mais on exige un prix d’entrée.

KRISTELLE : T’es folle. Personne va accepter de payer pour un party maison.

AMÉLIE : À moins d’avoir une attraction spéciale, quelque chose pour les attirer.

SANDRA : Qu’est-ce qui arrive avec le groupe de hip-hop des gars de cinquième secondaire ?

AMÉLIE : Ça fonctionne pas. Ils viennent de se séparer.

SANDRA : Faudrait trouver un autre groupe.

CAROLANE : On a juste à faire notre propre spectacle.

CHLOÉE : C’est vrai.

CAROLANE : On se monte un groupe de musique.

CHLOÉE : Ma soeur Josiane pourrait aussi présenter un numéro avec sa gang de la comédie musicale.

CAROLANE : Oui. Ça serait le show des soeurs Bédard.

SANDRA : Après le spectacle, on joue à la cachette.

KRISTELLE : Et pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux, on termine ça avec une nuit de films d’horreur.

AMÉLIE : Un party payant. Je pense que ça se peut. Ça va nous permettre d’avoir un peu moins de monde et de mieux contrôler l’entrée.

CAROLANE : Faut surtout pas que ça vire en « Open House ». Je connais des gens qui se sont fait briser leur maison par des punks qui sont venus à leur party.

SANDRA : Qu’est-ce que vous allez faire avec l’argent ?

CHLOÉE : On va manger. Je savais que mon père cachait son argent dans la boîte de décorations de Noël. J’ai trouvé juste 50 piastres. On survivra pas longtemps avec ça.

AMÉLIE : Je vais en parler à mes frères et soeurs, mais je suis pas mal certaine qu’ils vont être d’accord. Il va falloir bien s’organiser et se donner des tâches.

CHLOÉE : Carolane et moi, on va s’occuper des communications.

CAROLANE : On va bâtir une chaîne téléphonique pour faire passer le message.

CHLOÉE : Pour ne pas éveiller les soupçons des adultes, on va dire que mes parents sont partis pour la fin de semaine.

KRISTELLE : Y a notre professeur qui commence à avoir des doutes.

CHLOÉE : Ah c’est ça. Une certaine Mme Gingras a laissé un message sur le répondeur. Elle voulait parler à maman ou à papa.

SANDRA : Disons que Amélie a un peu couru après.

AMÉLIE : Bon, bon. On s’occupera de Mme Gingras plus tard. Pour l’instant, on se concentre sur le party. Il ne nous reste plus que deux jours. Va falloir distribuer les responsabilités : on a des postes à l’accueil, à la bouffe, au ménage.

KRISTELLE : Amélie, tu fais bien ça. T’es capable d’être sérieuse.

AMÉLIE : On peut être fière de nous. On a transformé notre problème en solution.

 

Scène 9 de cette pièce de théâtre en ligne : Le party

CHARLOTTE qui s’adresse au public : Bonsoir tout le monde. Comme je suis l’aînée, c’est à moi que revient l’honneur de lancer ce party qu’on pourrait appeler le « Bédard Aid ». Je tiens à vous mentionner que les fonds amassés vont servir à payer notre épicerie de la semaine prochaine. Merci beaucoup. Alors, on commence avec notre premier numéro. En avant la musique.

Numéros de lip-synch avec des chansons au goût du jour.

CHARLOTTE : Nous sommes maintenant rendues à notre partie de cachette. C’est moi qui vais commencer à compter. À GO, on ferme les lumières et vous allez vous cacher. Attention, un, deux, trois, GO.

 

Pour obtenir la fin de l’histoire, achetez cette pièce de théâtre en ligne

 

Tableau Orphelins à temps partiel de Luc Boulanger

Tableau des répliques par personnages et scènes de cette pièce de théâtre en ligne

Je travaille pour une école du Québec

Les écoles publiques et privées qui relèvent du ministère de l’Éducation du Québec peuvent obtenir les textes de théâtre sans frais grâce à un programme de droits de reprographie géré par Copibec.

Il faut une adresse courriel officielle d’un centre de service scolaire ou d’une école privée pour profiter de ce programme. Les élèves ne peuvent demander directement un texte.

Le nombre de pièces auxquelles vous avez droit annuellement peut être limité.

Chaque demande est analysée et vérifiée. Nous tentons de répondre dans un délai de deux jours ouvrables.

Je veux comprendre le droit d’auteur

Il faut d’abord savoir que le droit d’auteur est multiple.

Le droit de reprographie

Lorsque vous distribuez un texte à des comédiens et comédiennes, que ce soit de façon imprimée ou électronique, vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur et payer des droits. En achetant un texte sur notre site Animagination, vous obtenez automatiquement l’autorisation et les droits, mais pour un projet unique. Le projet doit se réaliser dans un contexte amateur ou scolaire. Pour le domaine professionnel, il faut plutôt s’entendre avec l’auteur.

Notez que la procédure est différente pour les écoles du Québec. Consulter la section Je travaille pour une école du Québec.

Le droit de représentation

Que la ou les représentations soient gratuites ou qu’il y ait des droits d’entrée, vous devez vous procurer des droits de représentation pour respecter le droit d’auteur. Il n’existe que deux types d’exception : dans un milieu éducatif où l’audience est composée uniquement d’élèves (aucun parent) et à l’intérieur d’une cellule familiale où aucun étranger n’est invité.

Sur le site Animagination, vous pouvez vous procurer les droits de représentation lors de l’achat du texte ou revenir plus tard lorsque la ou les dates de représentation sont déterminées. Il est fortement conseillé de vous procurer ces droits avant les représentations.

Rappelez-vous que les droits d’auteur sont les seuls revenus de l’écrivain. C’est ce qui lui permet de continuer à écrire de belles histoires pour les jeunes.

Le droit moral

L’auteur a droit au respect de son œuvre. Elle ne peut être modifiée ou adaptée sans son consentement. Cependant, pour les textes du site Animagination vous n’avez pas besoin d’autorisation pour les modifications suivantes : changement d’un nom de lieu, transformation du genre d’un personnage, changement d’une expression qui n’est pas commune à l’endroit où la pièce est présentée. Aussitôt que vous transformez complètement une réplique, vous devez communiquer avec l’auteur.

Pour plus de détails, consultez notre Foire aux questions au bas de chaque page de la section Textes de théâtre.

Ce texte est fortement inspiré d’un feuillet d’information de la Société québécoise des auteurs et autrices dramatiques (SoQAD).